Deux entrepreneurs boliviens émouvants ...

Publié le par Naudy Tam Tam


La Bolivie nous a dévoilé des couleurs et des visages jusqu'alors inconnus ...




Javier, ou la révolte d’un mineur



Probablement notre interview la plus marquante jusqu’alors.

 


Nous sommes à Potosi, à plus de 4000m d'altitude.



Le Cerro Rico, la plus grande  mine d’argent et de zinc au monde depuis plus de 400 ans nous fait face.



Petit fils et fils de mineur, Javier a commencé dans cette mine à l’âge de 13 ans.

 











Nous sommes entrés depuis 30 mn dans la mine,

nous venons de parcourir 500 mètres dans la montagne,

la hauteur de la galerie varie de 1,50 m à …. 50 cm.

Nous progressons courbés, à quatre pattes, voire en rampant, les visages que nous croisons nous laissent sans voix,

et là Javier nous décrit son combat.






Ici il fait 30 °, et 3 niveaux au dessous, la température monte jusqu’à 54°. Les mineurs travaillent à la dynamite et au piolet, rares sont ceux qui disposent de marteaux piqueurs.

Ici, c'est l'horreur absolu, l'enfer humain. La poussière est partout, l’odeur de soufre presque insupportable. L’espérance de vie se situe entre 40 et 45 ans. C’est Germinal au 21e siècle.

Pendant l’entretien, quelques mineurs remontent des niveaux inférieurs. Les gueules sont noires, les regards hagards, les visages meurtris par la douleur et la fatigue. Tous travaillent à leur compte, mais sans aucune aide ni garantie sociale, pour des revenus très variables et … dérisoires.

 

 





Alors lui, Javier a dit « basta ».

Son combat : sortir tous les enfants de la mine. Et ils sont nombreux.

Celui-ci a 16 ans et travaille ici depuis plus de deux ans.

 

 





















 

 


Javier veut dénoncer ces conditions inhumaines et d’un autre siècle. Il ne travaille plus à la mine désormais mais organise des visites pour sensibiliser à la réalité de la mine.

Et parallèlement il organise des levées de fonds (dont la France notamment) pour monter des programmes de scolarisation et de revenus minimum pour les enfants de mineurs, afin que ceux-ci ne soient plus contraints à travailler ici.

Lors de l’entretien, des larmes couleront des deux cotés de la caméra.

















Guido, ou la sensibilisation des agriculteurs boliviens à la lutte contre le réchauffement climatique


 

Punata, à quelques 50km de Cochabamba, 2800 mètres au-dessus du niveau de la mer, jouit d’une douceur climatique bien différente de l’Altiplano ou des cimes de la cordillère des Andes.

 

Guido a 35 ans, il est ingénieur agronome.

Depuis son enfance, il a conscience des enjeux de l’environnement et aujourd’hui à travers la CIAPU, une organisation franco-bolivienne, il agit pour l’environnement.

Mais ici les agriculteurs sont pauvres, concentrés sur les revenus court-terme et peu enclins à préparer le futur.

Pourtant ici comme ailleurs le changement climatique est indiscutable.

Depuis quelques années les cimes voisines ne connaissent plus de chute de neige en hiver comme autrefois, et le manque d’eau est plus aigu chaque année.

 

 








Guido se bat alors sur deux tableaux.

Grâce à des jeunes volontaires agronomes du monde entier qui viennent passer quelques mois chaque année, il organise des programmes de sensibilisation des agriculteurs, tout en les aidant à améliorer leur productivité.

Par ailleurs, il coordonne un programme de reforestation de la montagne voisine. Quelques 2000 arbres ont déjà été plantés en deux ans. Et ce n’est qu’un début.

 

Cela se mérite aussi de découvrir ces arbres ! Trois heures de marche sur les pentes de la Cordillère (avec parfois un peu d’escalade …) pour arriver à plus de 3500 mètres un peu épuisés mais heureux.

La vue est magnifique et l’air, ici, est pur et dynamisant.

 






Le sourire de Guido est un antidote sans faille contre toute forme de fatigue ou de déprime …

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article